Tourné en décor réel, ce film d'animation met en scene deux personnages en pâte à modeler qui ont décidé de faire les 400 coups.
C'est sur un rythme hip-hop-salsa endiablé que nos deux créatures investissent tout un appartement et nous servent des courses poursuites, duels et autres scenes drôles et spectaculaires !
Tourné image par image à l'aide d'un appareil photo numérique, ce film a nécessité la capture d'environ 3000 photos.
Scénario, design-construction personnages, animation, photo, montage, post-production, synchronisation encodages video et DVD
prise de vue :_____________________
Canon G3 + grand angle Raynox 0.66x 52mm
(cliquer sur les photos pour les afficher en grand)
A l'origine le projet du clip s'orientait davantage vers le dessin animé sur la base de la technologie Flash familière aux graphistes et animateurs Lili & BekO. Mais très rapidement le film d'animation a glissé vers la pâte à modeler, tant pour le plaisir que le décalage que cela permet. Pour renforcer le contraste nous avons décidé de tourner en décor réel.
Ci-contre, recherches de personnages, premières esquisses de John Duuf et Loukoum, ces crayonnés vont permettre la construction des armatures. (Model sheet)
Le deuxième personnage, Loukoum, à la physionomie mince et aux longs bras nécessitait la construction d'une armature qui, tel un squelette allait lui permettre un maintient et des articulations solides.
A défaut de rotules et autres articulations mécaniques précises, construites à base de dominos d'électricien, fils de fer gainé et cable électrique rigide, l'armature parvient déjà à tenir debout et assure une certaine stabilité.
La phase de modelage à base de pâte à modeler (plastiline) où Lili donne du volume aux figurines tout en gerant le poids et l'équilibre.
Les grands mains de Loukoum lui permettrons également d'assurer son équilibre tandis que John Duuf, lui, est modeler autour d'une coquille en plastique plutôt stable.
C'est aussi à ce stade que les yeux et les différentes expressions faciales sont préparées. Ainsi une multitudes de bouches, de paupières et d'yeux sont modelées et prètes à être interchangées.
L'ensemble des personnages, expressions, accessoires et pâte à modeler de secours sont préparés et emporté sur le lieu de tournage.
Après quelques films d'animation tournés à l'aide de caméra DV nous nous sommes tourné vers la prise de vue avec appareil photo numérique.
Le Canon G3 grace à un débrayage total permet des réglages de focale, vitesses d'opturation et mise au point à l'aide desquels les conditions d'éclairages difficiles sont facilement contournables.
C'est donc un véritable travail de photographie qui permet aussi une qualité d'image incomparable à celle de la camera DV.
Nous avons tenu a tourner le clip en décor réel mais aussi avec un éclairage naturel à 90% et c'est là que cela se complique car la lumière change d'un jour à l'autre mais aussi pendant le tournage d'un plan. C'est ce qui nous oblige à aller encore plus vite dans l'animation des personnages !
Ainsi, après un essai sur le premier plan où Loukoum donne une grosse baffe à john Duuf nous avons dû renoncer à l'assistance vidéo et informatique.
En effet, depuis de nombreuses années l'animation image par image se fait avec l'aide de logiciels spécialisés affichant sur un écran de contrôle les étapes précédentes de l'animation avec des niveaux de transparence. Mais la gestion de la prise de vue, plus l'animation des figurines, plus la capture et le controle nous ralentissait tandis que la lumière, elle changeait très vite.
Le tournage et l'animation se sont donc déroulé "à l'ancienne", par mémorisation des étapes intervales et trajectoires d'animation.
Tour à tour les personnages sont utilisés puis réparés d'un plan à l'autre.
En plus de leur reconstruction un nettoyage s'avère nécessaire assez souvent.
Ici, lorsque la voiture de John Duuf sort de la cuisine à toute vitesse, elle saute par dessus le seuil de porte. L'action étant créee et filmée image par image il faut qu'au moment de la photo le bolide soit tantôt en l'air tantôt sur deux roues seulement.
La ruse utilisée consiste à placer sous le véhicule des cales qui seront ensuite éffacées manuellement sous Photoshop.
Il en va de même pour chaque scène où un objet est en déséquilibre et qu'un tuteur est nécessaire. Parfois ces derniers sont dissimulés hors champs ou dans la perspective de sorte à ce qu'ils n'apparaissent pas à l'image.
Pour le déclenchement de l'appareil photo nous avons deux solution, la télécommade ou le retardateur.
Ces recours sont nécessaires dans deux cas :
1/ Avec un éclairage faible la vitesse d'obturation est souvent lente, donc le déclenchement à la main risque de faire bouger l'appareil et la photo sera floue, peut-être même qu'il y aura un bougé de la caméra.
2/ parfois il faut s'éloigner afin de ne pas générer d'ombres parasites
La scène dans la cuisine nécessita plusieurs sauts des personnages.
Le recours à des objets en verre fut bien pratique car il n'y a pas de phénomène de radiosité. Un autre objet, quel que soit sa couleur influe sur celle des figurines ou leur environnement, et cela complique le travail qui consiste à effacer cestuteurs sous Photoshop.
Sur ces images on peut voir les différentes étapes du saut.
Ici, les tuteurs ne sont autres que des objets de la cuisine voir même la main de bekO. A part ce dernier les bocaux n'ont pas été éffacés car au montage nous nous sommes rendu compte qu'ils n'étaient non seulement pas genants et donnaient en plus une impression de vitesse.
Le plan en vue subjective sur la télévision nécessita l'entrée de l'appareil photo dans le frigo. La video a ensuite été synchronisée et incrustée au montage.
Les glaces esquimaux sont aussi un clin d'oeil à une illustration pâte à modeler réalisée pour Ciné68 cet été. (Ici dans leur couleur original)
Sur ce plan le pistolet est maintenu grace à plusieurs tuteurs effacés ensuite.
Lorsque John Duuf s'aprette à tirer une deuxième fois, un zoom compensé, également appelé effet Vertigo vient amplifier son sentiment. Cela consiste à reculer la caméra mais en zoomant de manière à garder le cadrage sur le sujet.
Ce même effet est appliqué au plan où Loukoum comprend que jessers va se réveiller.
Ce plan "à-la-matrix" dure moins de 3 secondes mais a nécessité environ 2 heures de préparation et d'animation.
Loukoum est maintenue grace à un clou planté dans son pied droit et par un fil de nylon. Ce dernier est fixé à un pied de caméra dont la hauteur change image par image.
La balle, elle, avance avec son tuteur pendant que l'appareil photo effectue ses 180° autour de Loukoum tout en descendant verticalement.
Les plans avec Jesers ont été tournés également image par image avec l'apapreil photo. Cette Technique appelée pixillation consiste à faire bouger une personne étape par étape et de prendre une photo à chaque fois afin de recomposer un mouvement lors du défilement des photos à 25 images par seconde.
Assez éprouvant pour la personne qui doit tenir la pause entre chaque photo cette technique permet cependant des effets magiques et chatouillant l'iréel.
Vous en trouverez une illustration avec notre film VROOM
Le plan en camera subjective où Jesers pianote sur le clavier et élabore ses personnages encore en 2D sur son écran.
Les séquences en dessin animé réalisés avec la technologie Flash ont été intégrés à l'écran en post-production.
L'interface du logiciel de dessin n'est autre qu'un clin d'oeil à Cyber Paint développé sur Atari ST et sur lequel, il y a longtemps, nous avons fait nos débuts d'animateurs en dessin animé sur ordinateur.
Le tournage du clip aura nécessité plus de 3000 photos.